A
dolescente, Aylin vit seule avec son père et fréquente un lycée d’art. Douée, elle passe son temps à dessiner des univers féériques sur le papier et à échanger avec Amy, sa meilleure amie et véritable geek. Elle fond aussi pour le beau Louis, mais elle est trop timide pour l’aborder. À la faveur d’une sortie scolaire pour visiter des ruines locales, Aylin se retrouve en binôme avec lui. Au cours de l’excursion, l’attention de la jeune fille est attirée par un portail envahi par la végétation. Derrière, une expérience inattendue l’attend, qui va bouleverser sa réalité et la métamorphoser.
Une bonne dose de magie et de fantaisie sur fond de quête initiatique, un louche d’humour bon enfant et un soupçon de romance, tels sont les ingrédients rassemblés par Ricardo Serrazina dans Aylin, nouvelle série pour ados éditée chez Le Lombard et illustrée par Madie. Le secret des elfes plonge d’emblée le lecteur dans cet instant où l’existence de l’héroïne bascule. Passée cette accroche introductive, un retour en arrière est effectué afin de poser le décor, de présenter les personnages et d’éclairer sur la première scène. L’aventure prend progressivement du relief, s’attachant à ménager moments forts, mystère et quelques informations distillées çà et là. Le côté romantique du début cède également le pas à davantage d’action, à mesure que le ton délaisse un moment le mièvre pour des accents un peu plus sombres et intrigants. Cependant, bien que le scénariste portugais ait su conférer suffisamment de profondeur à sa principale protagoniste, l'histoire au rythme rapide souffre de transitions mal amenées.
Soigné, le travail graphique de Madie parvient à restituer de manière convaincante les divers états d’âme d’Aylin : regards et attitude énamourés face à son « crush », colère après la révélation de certaines choses ou déstabilisation face aux changements qu’elle observe suite à son passage dans le monde elfique. Le coup de crayon, assez girly, et les couleurs choisies de l’illustratrice s’avèrent agréables autant qu’expressifs. La composition des planches est soignée, variée et dynamique. De plus, le choix de plonger dans le noir ce qui touche à l’univers magique entraperçu est pertinent et reflète parfaitement son caractère aussi inconnu qu’inquiétant pour l’adolescente.
Prometteur quant à la suite et s'inscrivant dans la veine de Elles, ce tome initial d’Aylin offre un moment de détente qui saura plaire aux collégiens·nes.
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