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randpierre, quelque part en France. La pluie tombe depuis plusieurs jours. Au départ les intempéries sont embêtantes, ensuite elles génèrent un certain stress et quand les maisons sont inondées, qu’il n’y a plus d’électricité et que le village est coupé du monde, c’est l’angoisse. Deux gamins, Max et Léo, profitent de la fermeture de leur école pour parcourir les rues et venir en aide à ceux qui en ont besoin.
Rodolphe porte un regard, à hauteur d’enfant, sur les conséquences des changements climatiques. Il en évoque les causes (réchauffement planétaire, minéralisation, circuit alimentaire long) et en souligne les contrecoups. À travers ses deux héros, il démontre toutefois qu’en faisant preuve de solidarité, il est possible de surmonter bien des épreuves. Aux filles et aux garçons angoissés par les calamités annoncées, il explique qu’ils ont une forme de pouvoir. Son message est limpide, sans apparaître trop insistant ; le récit demeure avant tout celui de deux marmots en quête d’aventures.
Patrice Le Sourd soutient le projet avec des personnages anthropomorphes. Certes, les jeunes têtes blondes s’identifieront aux lapins, mais moins que si les acteurs leur ressemblaient. Étant donné le sujet, cette distanciation est bienvenue. Les illustrations semi-réalistes, un peu à la façon de celles de Beatrix Potter, sont réalisées à l’aquarelle ; ces couleurs douces contribuent également à dédramatiser le propos.
Une jolie fable, dans laquelle les auteurs ont su bien doser les ingrédients : prévention, éloge de l’entraide et de courage, sans pour cela verser dans l’intrépidité.
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