« Les hommes aussi sont l’avenir de l’homme. »
Tristan, français, épouse Louise, norvégienne. Après avoir vécu cinq ans dans l’Hexagone, le couple prend le chemin de l'Europe du Nord où il a un deuxième enfant. Le choc culturel se révèle tangible, car dans ce coin du monde, on est égalitaire dans tout, ce qui signifie que le père fait une pause de travail pour s'occuper de sa marmaille. Le protagoniste, d’abord déstabilisé, finit par apprécier ces moments de complicité avec son gamin.
Congé Pat est l’adaptation de barbapapa.blog que Tristan Champion a animé pendant son séjour dans la patrie d’Edvard Munch. Alors que l’album laissait entrevoir un récit sur la paternité, il s’apparente surtout à un reportage sur la politique familiale danoise. Dans ce royaume, le rôle du géniteur est un acquis et il va de soi qu’il s’absente du travail pendant quelques mois, le temps de prendre soin de sa progéniture. Les mentalités et les pratiques françaises apparaissant à des années-lumière des us scandinaves, l’auteur n’hésite pas à interpeller les autorités de son pays.
Le bouquin est instructif ; le discours souffre toutefois d’un ton lourdement didactique et les dialogues, chargés d’informations, sonnent souvent faux. La collaboration avec le scénariste Stéphane Tamaillon, n’a malheureusement pas su fluidifier la narration.
Aux pinceaux, Jack Chadwick propose un dessin simple et efficace. Il ne transcende pas le propos, mais l’accompagne honnêtement. Sa colorisation amuse ; le héros a successivement les cheveux marron, verts, puis bleus, ceux de son épouse passent du vert au jaune. Aussi, dans chacune des cases, une poignée d’éléments sont mis en relief par la couleur.
À défaut d’être une remarquable bande dessinée, Congé pat constitue un livre important. Il valorise le rôle du père, en rappelant que changer une couche et donner un biberon ne remettent pas en question sa virilité.
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