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iré de son lycée, Dustin Kalisnowszczyzna exerce sa passion pour la photographie dans un contexte un peu particulier. Au beau milieu d’un commissariat, défilent sous son objectif les différents individus interpellés par les forces de l’ordre. Il faut bien gagner sa vie, alors autant que cela soit avec un appareil photo dans les pattes. Mais l’aventure tourne court, et le mustélidé se retrouve sur le carreau. Sa grand-mère, bigote absolue avec qui il vit, a décidé de reprendre les choses en mains et dégote un nouveau boulot un peu particulier à son petit-fils…
Un quart de siècle pour le chat noir le plus célèbre de la bande dessinée, ça se fête ! Un premier spin-off pour la série est apparu comme une bonne manière de célébrer l’événement comme il se doit. Pour ce premier tome (car il faut espérer qu’il y en ait d’autres) des Blacksad Stories, c’est le personnage secondaire le plus iconique de la saga qui voit sa frimousse mise en vedette : Weekly la fouine, suivi tout au long de l’album sous son nom d’origine (qui est celui d’un quartier de la ville de Lubin, en Pologne).
L’histoire de Juan Diaz Canales (qui officie sur la série-mère) associe plusieurs dimensions. Elle est, tout d’abord, bâtie sur un polar assez solide, dans la veine de ce que le scénariste a l’habitude de proposer. Des bons et des mauvais rôles, au-delà des apparences, plusieurs twists et une enquête à résoudre au cours de laquelle les stéréotypes associés aux différents animaux choisis sont, une nouvelle fois, mis à mal. Loin d’atteindre la qualité d’Arctic-Nation ou Alors, tout tombe, par exemple, l’intrigue n’en demeure pas moins agréable et bien construite. Elle prend un relief intéressant en étant adossée, par ailleurs, à une relecture de l’émergence de la Comics Code Authority, organisation chargée à partir du milieu des années 1950, aux États-Unis, de réguler le contenu des comic books et ayant, donc, exercé une forme de censure pendant de longues années*. À tout cela, s’ajoute l’exploration d’une facette inédite du passé du personnage de Weekly. Les amoureux de la série en apprennent donc davantage sur son parcours et sur ce qui l’a amené à exercer en tant que journaliste au sein de la rédaction de What’s News. Sans être fondamentalement originale ou inattendue, cette dimension présente l’intérêt de prolonger l’univers initial avec des nouveaux éléments de background.
Giovanni Rigano assure les dessins et les couleurs de cette histoire complète. Il est difficile s’empêcher de comparer le résultat avec le travail de Juanjo Guarnido et le résultat n’atteint évidemment pas la maestria du dessinateur espagnol. Mais l’artiste italien s’en sort toutefois bien, tenant ses personnages et faisant preuve de rigueur dans les décors et dans les cadrages, notamment. Si son trait manque un peu de caractère, il s’avère à la fois élégant et soigné. Une mention spéciale s’impose s’agissant de la couverture de l’album. Car il s’agit d’un art particulier que d’être capable d’attirer l’œil tout en insérant, en une unique image, suffisamment de messages. Le défi est largement relevé avec cette proposition où Weekly, mains dans les poches, se retrouve au milieu de la foule, en pleine rue, illuminé par un rai de lumière qui caresse l’épaule de John Blacksad, de dos. L’illustration plante le décor et donne envie de se saisir du livre pour le découvrir !
Titre qui ravira avant tout les aficionados un peu complétistes, Weekly est un joli cadeau pour le vingt-cinquième anniversaire de Blacksad.
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* Sur ce thème, les bédéphiles intéressés par l’histoire des comics sont chaleureusement invités à se pencher sur l’album Docteur Wertham paru en septembre 2025 aux éditions Delcourt.

















Tout d,accord ave Minot.
Bon, ben voilà quoi. Mais sans plus, vraiment.
Son origine oblige… mais la barre est haute, si haute !
Dommage car l’intention est bonne, comme les pavés de l’enfer, même si on est loin quand même.
Sympathique, mais sans plus. On est très loin de la qualité d'un BLACKSAD, aussi bien sur le plan du scénario (ça ne décolle jamais vraiment et les personnages ne sont guère intéressants) que sur celui du dessin (un voire deux crans en-dessous, même si les bouilles des personnages anthropomorphiques sont réussies).
Dommage, car découvrir les jeunes années de cette fouine de Weekly était bien alléchant. Mais à l'arrivée, ça n'enrichit que très peu le background de la série.