Islander
1. L'éxil
Futur proche Le continent européen est victime de catastrophes multiples, des réfugiés de tous les pays s'amassent au port du Havre, lieu de transit vers un hypothétique salut. L'Islande est encore épargnée, mais pour combien de temps ? Liam, qui a déjà tout perdu, va tenter sa chance en subtilisant le pass d'une migrante, sans savoir que l'Islande[…]
Ce dernier de l'ère Fournier est d'un sympathique au possible. Il clôture avec bonhommie cette parenthèse qui fut joyeuse.
Certes cet album n'est pas virevoltant de surprises. Bien au contraire, Fournier explique la victoire de nos héros sur le dictateur sur un narratif assez linéaire. Tout est assez prévisible.
Peu importe.
Fournier raconte avec une naïveté qui fait du bien ce qui devrait être fait pour que peuple sorte d'un diktat pour ne pas retourner dans un autre diktat. Fournier est un humaniste avant tout et il implique Spirou et Fantasio dans une révolution sans morts ni violence. Il offre le champ d'un possible utopique aux peuples à disposer d'eux même. Et par quel biais ? On semant des haricots partout. Et ce fantasme joyeux fait du bien à lire.
Question dessin, Fournier maitrise son trait. Il n'est pas Franquin et c'est tant mieux. Il est lui et c'est très bien. Car il y a du talent dans ce trait là.
L'ère Fournier est une ère qui fait du bien. Après Franquin et Tome et Janry, Fournier est, pour moi, le 3ème. Et être sur le podium des artistes qui ont travaillé sur Spirou, c'est pas rien.
Pour ce recueil ci, il y a vraiment à boire et à manger. C’est une petite déception, bien que tout ne soit pas à jeter. Les classiques fonctionnent toujours parfaitement (Robin Dubois, Clifton, Cubitus,…) avec des gags en 1 à 3-4 pages, c’est amplement suffisant. A contrario, l’histoire de Johnny Bizzard est interminable et lassante au possible (pour n’en citer qu’une).
Un album plutôt bon mais qui souffre de quelques lenteurs et d'un récit en manque de fluidité. Le dessin est un peu moins bon que dans les précédents volumes, et un peu plus irrégulier. Néanmoins on suit tout de même cette histoire avec intéret et qui contient quelques passages très réussis.
La nouvelle confrontation entre les deux frères ennemis se rapproche à grands pas. Les stigmates de la fin du cycles précédents (voir le livre V) se font toujours sentir et accentue l'hostilité entre nos deux héros.
Un récit qui suit son cours avec le même soucis de rythme, d'immersion et de justesse narrative.
Sans remettre en question le talent de l'auteur, je trouve que ce tome ne tient pas toutes ses promesses graphiques.
Si les gros plans et les plans classiques sont indéniablement très soignés, les plans larges et les grandes vignettes le sont beaucoup moins.
Dommage, cela enlève un "petit" peu du plaisir de lecture.
C’est plaisant, mais un peu léger en structure de scénario.
Plaisant parce que l’on veut savoir, mais pour combien d'incohérences … Calec oublie bien vite Ester, Ocaña sort comme un champignon, l’escroquerie à l’assurance avec une épave à un million de dollars est cousue de fil blanc, etc …
Bon, ça se laisse lire … mais perso, j’arrête là.
Rien … il ne se passe rien !
Cette suite sans queue ni tête de bamboche turque à laquelle se joint un aristocrate français de fin de race n’a aucun intérêt.
Du Bloche dans la continuité des précédents.
On retrouve nos personnages, la légèreté de l’enquête, les petits traits d’humour, le mystère du quotidien sans esbrouffe mais avec des idées toujours un peu originales et décalées…
Bref, on revient dans le microcosme de Jérôme, sans surprise mais sans déception pour autant parce que le plaisir de le retrouver est là.
On l’a attendu, ce tome !
Comme les gamins qui attendent le retour de Louca…
Et s’il reste le dessin dynamique, le scénario léger et plein d’humour, je suis déçu quand même.
Parce que justement, je l’ai attendu Louca et l’attente se poursuit pendant une bonne partie de l’album.
Les tracas du héros pour arriver au bon endroit, la mise à l’écart, c’est long et frustrant.
Et quand enfin Louca entre en piste comme on l’attendait, ben deux ou trois pages et c’est fini.
Toutes les qualités sont là et je peux comprendre l’optique de l’auteur mais c’est un tome qui m’a frustré.
Histoire et scénario improbables et totalement farfelue. A part prolonger la série, je ne vois pas l'intérêt.
Bon, nous avons donc un final satisfaisant.
Les discussions philosophico-religieuses, le sens de la vie, le bonheur, sont intéressantes et, s’il n’y a pas vraiment d’action, il y a du sens et des retournements qui fonctionnent.
Le candidat choisi pour être Dieu n’est pas le plus probant et raisonnable mais allez…
J’ai bien aimé la partie finale, le temps qui passe différemment est bien représenté et nous permet de savoir ce que deviennent les personnages…
Reste le propos que je trouve toujours aussi casse-gueule…
Parce qu’on nous démontre que Dieu n’existe pas pour nous démontrer qu’il existe…
Et si narrativement, c’est intéressant, surtout avec un final très joli et marquant, ça reste une position délicate à laquelle on peut ne pas adhérer…
D’ailleurs, j’adhère pas.
Mais le final est très joli.