Jeanne et Cierges

I l y a l’histoire officielle, le mythe, voire la légende et, au milieu, la vérité vraie telle que rapportée par Karibou et Josselin Duparcmeur depuis quelques albums. De l’Antiquité au XIXe siècle, ces véritables détectives archéologues mettent en pleine lumière et en images des faits habituellement passés sous silence ou oubliés (volontairement ?) par les grandes écoles de pensées. Après l’Empire romain (Salade César), L’Illiade (Troie zéro) et les derniers jours de Napoléon (Waterlose), le duo lève le voile et présente une figure nationale sous un nouveau jour : Jeanne d’Arc avec, en invité exclusif, le bon Dieu en personne.

Des révélations choc, la chance de pouvoir enfin mettre un visage sur une voix et de la gastronomie. Il n’y a plus une minute à perdre : boutons l’Anglois hors du royaume de France !

Avec ce quatrième volume à saveur historico-nawak, la mécanique du scénariste s’avère au point, évidemment. Décalage, un peu d’absurde et d’anachronisme, ce qu’il faut de connivence avec le lecteur et un sens de la chute certain, la lecture s’avère très drôle et piquante à souhait. Les dialogues improbables se succèdent allégrement, tandis que des running gags donnent du corps et une cohésion appréciable à cette succession d’histoires en une planche. Visuellement, le trait clinique du dessinateur n’est pas moins efficace. Le rendu un peu froid ou synthétique des illustrations renforce même le côté hors-sol de ces évènements connus de toutes et tous.

Dépassés Lagarde et Michard, dans vos faces Roberto Rossellini et Luc Besson (quoique), la vraie Jeanne est enfin révélée ! Alléluia et mouds le café !

Jeanne & Cierges, dans la collection Pataquès des éditions Delcourt.