Vertu de Saint Cyr

V ertu, une jeune fille au caractère affirmé, rejoint l’école militaire de Saint-Cyr. N’étant pas issue du même milieu que ses camarades, elle doit faire ses preuves rapidement. Entraînée sans relâche par son père, celui-ci lui a conseillé de ne pas se laisser faire, l’encourageant à tenir tête dès le début au pensionnaire le plus fort. À son arrivée, dans un climat de ségrégation et de harcèlement, elle applique ses conseils : défier le plus fort, Maxim. Mais le duel ne tournera pas du tout comme elle l’espérait.

Le scénario est bien mené, l’action soutenue ne connaît aucune longueur. Bien que le lecteur puisse avoir du mal à s’identifier à l’héroïne, d’une force et d’une franchise exceptionnelles, la présence d’Ysaure plus réservée et plus fragile permet de nuancer cet effet. Le récit propose ainsi une réflexion sur différentes manières de lutter contre le sexisme, le harcèlement et le racisme : affronter directement, dénoncer ou imaginer une forme de revanche. Montrer la diversité de ces moyens s’avère pertinent, à condition de ne pas sombrer dans la logique de la vengeance individuelle, qui ferait perdre de vue que ce combat touche l’ensemble de la société. La bande dessinée effleure certaines thématiques, comme l’homosexualité, laissant entrevoir qu’elles pourraient être davantage explorées dans le tome suivant, enrichissant ainsi la réflexion. Le dessin de Yllogique se distingue par sa légèreté, avec un trait souple et une influence manga perceptible dans certaines expressions et mouvements.

Un album intéressant qui installe des personnages forts et des enjeux pertinents, offrant au lecteur une base solide pour un développement constructif à concrétiser dans le prochain volume.