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* * * Ciné-Club séance 123 : Le Plongeon (Perry 68) * * *

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: * * * Ciné-Club 123 : en attente d'une liste de films * * *

Messagede jolan » 27/07/2025 18:27

Message précédent :
6 = Le Plongeon
3 = Les Petites Marguerites
3 = Les Diables
3 = Boom
3 = La Chute de la maison Usher
0 = Les Prédateurs
0 = Maîtresse

Ok, c'est parti pour le plongeon.
Je vous envoie ça bientôt ;)
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Re: * * * Ciné-Club séance 123 : Le Plongeon (Perry 68) * * *

Messagede sergent latrique » 28/07/2025 12:27

Alors sans hésitation, plongeons nous aussi "plouf" ! :D
Je visionne ça d'ici la fin de semaine
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Re: * * * Ciné-Club séance 123 : Le Plongeon (Perry 68) * * *

Messagede jolan » 04/08/2025 03:00

Le Plongeon (The Swimmer) – Franck PERRY (et Sydney POLLACK) – 1968

Un film intéressant. Le long retour chez lui "I'm swimming home" d'un bel homme mûr à qui tout semble avoir réussi pendant toute sa vie (la piscine, symbole de réussite sociale - nous avons affaire à des quinquagénaires américains de la haute société), et qui semble découvrir (à mesure que nous passons de maison en maison et de piscine en piscine) que sa vie n'est en fait qu'un long mensonge, une façade de faux-semblants et au final un échec. Dès la première scène, on a l'impression que tout le monde est l'ami de tout le monde, ce qui tend bien à prouver que personne n'est l'ami de personne. Le portrait des bourgeois alcooliques et vides, avides d'argent et de reconnaissance, est assez juste. Oui, tout est beau, en façade, tout est lisse et propre, mais à l'intérieur tout se fissure et se lézarde.

Nous apprendrons par la suite que ses filles ne l'aiment pas, pas plus que les femmes qu'il a possédées. Toutes les autres femmes du quartier l'ont aimé en secret dans leur jeunesse, ou bien les a-t-il aimées lui aussi, mais il ne reste de tout cela rien de vrai ou de beau. Que des relations futiles de voisins bourgeois qui se jalousent, se critiquent gentiment, et au final se détestent. Il n'y a que l'amour que lui portait la jeune et jolie baby-sitter qui soit beau et pur, comme elle, mais sentant une infime once d'amour lointain chez elle il croit pouvoir se permettre de l'approcher et il n'est qu'à un cheveu de la violer. D'ailleurs je m'attendais à ce qu'on voie en scène finale ses filles mortes (tuées?) sur le court de tennis, et sa femme noyée (tuée?) dans leur piscine.

En fait, tout au long du film on voit bien que le personnage de Lancaster est déphasé, qu'il est dans une crise de démence, qu'il sort d'un hôpital psychiatrique, en tout cas il est évident qu'il a zappé quelques épisodes de ses dernières années, mais nous n'en saurons jamais vraiment beaucoup plus sur la réalité de son cas clinique. C'est un flou artistique qui comme souvent permet de digresser à foison (voir chez Lynch le principe poussé à l'extrême) sans avoir besoin de s'expliquer.

Sinon, la réalisation est plutôt soignée. On n'est pas dans le cadre hystérique et bordélique des années 60/70, c'est plutôt propre. D'emblée, un très joli plan par-dessus les arbres jusqu'au plongeon dans la première piscine. Il y a juste le montage qui montre quelques faiblesses (générique d'intro, séquence dans la forêt, de l'autoroute), une ombre de cameraman énorme dont on pouvait se passer, et entre la scène de la piscine municipale et sa maison, toute une partie en décors de studio bien moisis, qui ruine tous les efforts bucoliques et naturalistes de l'ensemble. Ah, et une musique beaucoup trop envahissante et pas dans le sens du film. Mais globalement un film plaisant. Encore une belle découverte grâce au Ciné-Club BDG.

10/20
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Re: * * * Ciné-Club séance 123 : Le Plongeon (Perry 68) * * *

Messagede sergent latrique » 04/08/2025 21:54

Frank Perry The swimmer (le plongeon) 1968
Le titre français de The swimmer, le plongeon est plutôt bien vu, car il apporte un sens diffèrent, une dimension que le titre original n'a pas.
Les images du film sont très axées sur la nature et le côté espace verts et tout au moins en première partie et la présence de Sidney Pollack n'y est sans doute pas étrangère avec ce côté nature et grands espaces, riviere, chasse pêche nature tradition… :lol:


L'idée de départ est séduisante et farfelue: rentrer chez soi en nageant de piscine en piscine, ce qui implique un réseau de piscine et de maisons cossues mais en premier lieu un réseau social dans une société de la bourgeoise "upper middle class". C'est le défi que s'est lancé Ned Merrill (Burt Lancaster), un homme dans la cinquantaine qui surgit chez les propriétaires en slip de bain. Curieuse idée qui ne semble pas étonner les personnes rencontrées et cependant, on se sent assez rapidement mal à l'aise avec ces hôtes aux grands sourires de façades, qui ont plus l'air de s'ennuyer devant leur piscine que d'être heureux au milieu de leur richesse et qui semblent passer leur temps en beuveries et autres fêtes.

Le malaise en premier lieu par ces sourires forcés, dont celui de Burt Lancaster, et des propriétaires de piscine puis petit à petit par les attitudes autour de Burt Lancaster, l'accueil glacial d'une vieille dame lorsqu'on comprend que le discours jovial cache des histoires moins idylliques (le fils, ami de Ned est décédé, du moins le devine -t-on..), ensuite, par l'attitude du nageur auprès de la jeune fille, qu'il entraine dans sa quête, et les réflexions du couple de nudistes sur sa situation financière. L'histoire prend un tournant et le narratif de l'épouse et de la famille modèle se fracture. Le suite est à l'avenant, dans une fête chez un autre riche, Ned se fait ejecter par son attitude équivoque après avoir chercher querelle en réclamant une carriole qui lui a appartenu, et enfin chez une ancienne maitresse qu'il relance maladroitement.
La fin est chaotique, traversée dangereuse d'une autoroute et une dernière étape dans la piscine municipale, sorte de descente aux enfers, ou loin des piscines des riches privilégiés, il est traité presque en intrus (il doit se laver et être inspecté entre les orteils !!) et au milieu la foule compacte des nageurs, sorte de parcours du combattant dans une progression difficile. Il rencontre au bord de la piscine des commerçants auxquels il doit de l'argent avant d'arriver enfin chez lui... et quelle fin.

Finalement, ce périple présenté comme une course farfelue est une sorte de conte moderne décrivant la descente sociale d'un homme tourné vers son passé et bloqué dans celui-ci.
J'étais assez circonspect dans les premières minutes du film, car je m'attendais à une histoire assez plate, avant que le film prenne ce tournant.
Ma note 12/20.
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Messagede lobo » 05/08/2025 17:04

L’histoire est géniale, d’un homme en slip de bain, sorti de nulle part, qui rentre chez lui en nageant, de piscine en piscine, les piscines formant comme une rivière à laquelle il donne le nom de sa femme, Lucinda. Au début il fait un temps splendide, et il est dans une forme insolente. A la fin, il fait un temps détestable, il est crevé, s’est foulé la cheville et retrouve sa maison fermée, en ruines. Autour des premières piscines tout le monde, surtout les femmes, l’accueille à bras ouverts, puis les accueils se font de moins en moins sympathiques, jusqu’au gardien du pédiluve de la dernière piscine, municipale, qui lui fait subir la dernière humiliation, examiner entre ses orteils s’il s’est bien lavé les pieds. Génial.
Donc une espèce de parabole ou de conte philosophique. Mais qui raconte quoi au fait ? Le passage du fantasme à la réalité ? Mouais… Pas sûr de bien avoir compris le personnage. Il voue un culte à sa femme Lucinda, qu’il a pourtant trompé avec toutes les femmes du voisinage. Il serait prêt à remettre ça avec une ex, Shirley, avec laquelle il s’est visiblement comporté comme un salaud dans le passé et qui l'envoie balader et c'est bien fait pour lui. Il serait même prêt à sauter sur l’ex-baby-sitter qui, enfant, fantasmait sur lui, et qui est restée très juvénile. On serait à la limite de la pédophilie.Je sais pas mes petits camarades (je ne lirai leurs compte-rendus qu’après) mais moi je ne me suis jamais senti en sympathie avec lui, malgré ses malheurs. Sauf au moment du petit garçon timide qu’il aide à traverser la piscine vide. Bonne idée encore.
Il y a une charge réussie je trouve, envers la middle-class américaine et sa superficialité, dont la piscine est la marque de la réussite économique et sociale.
Si le pitch est génial, la réalisation ne m’a pas plu, qui use et abuse de façon lourdingue et arbitraire, amha, de procédés comme les ralentis, les zooms, les très gros plans, les superpositions d’images.
Au total, c’est tout de même un film étonnant, même un chef d’œuvre d’originalité qui resera dans ma mémoire. Merci encore au ciné-club (et au sergent qui l'a proposé) que je me félicite pour l'instant d'avoir rejoint :-D
16/20
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Messagede lobo » 05/08/2025 17:21

En fouillant un peu, je vois que je n'ai pas rêvé quand j'ai pensé à Nanni Moretti à propos de ce film. Il évoque The Swimmer au moins dans Il sol dell'avvenire.
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Messagede jolan » 05/08/2025 18:42

Nous avons donc tous apprécié ce film à peu près de la même manière et pour les mêmes raisons.
Ca n'arrive pas tous les jours.
Il est vrai que les quelques inserts bucoliques et printaniers ne sont pas toujours du meilleur effet, mais ils sont relativement succincts ai-je trouvé. Pour un film de cette époque, franchement on s'en tire bien.

Ce qui nous fera, comme pour la séance précédente, un très honorable 12,666/20

* * *

Pour réitérer l'aventure, je propose de faire une séance spéciale pour les 80 ans de l'ami Wim Wenders le 14 août.

Koikandizez (le Sergent a déjà approuvé sur le topic ciné télé) ?

(A moins que lobo ne veuille proposer une liste, il n'a rien proposé depuis son retour)
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Messagede sergent latrique » 05/08/2025 23:05

Ce film est comme un puzzle que l'on découvre petit a petit mais dont on aura jamais les dernières pièces. On ne sait pas d'où il débarque et ce qui a pu se passer pour que le personnage ait comme une sorte de trou de plusieurs années, environ 5 ans je dirais. Il fait une fixation et réinvente une vie idéale sur son vécu passé et révolu. Peut être que tout n'a pas de sens ou ne doit pas être expliqué, comme la course avec le cheval. Mais c'est une histoire bien montée.

Effectivement j'ai dit que pour Wenders c'était oui mais si lobo a de la matière ça la va aussi. A vous les studios je rentre dans 2 jours a Paris mais d'ici là je risque d'être zone blanche [:fantaroux:2]
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Messagede jolan » 05/08/2025 23:41

C'est assez flou, un trou de 2 à 15 ans, selon certaines propos sur son "absence" et l'âge probable de ses filles, qui n'ont plus besoin de baby-sitter (elle même encore bien jeune) mais n'ont pas encore quitté le foyer parental.
Mais dès la deuxième visite on sait qu'il n'a pas toute sa tête, car lorsqu'il évoque ses filles les deux propriétaires sont étonnés, et c'est là que le film commence à se "lézarder". J'ai cru qu'il pouvait les avoir perdues dans un accident, ou qu'elles étaient parties vivre avec leur mère, un truc comme ça. Le mystère reste entier, et en effet le film restera longtemps en tête, de par son étrangeté.

* * *

Bon, on attend l'avis de lobo.
On est sur un bon rythme qui nous va bien je trouve, nulle urgence.

[:fantaroux:2]
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Messagede lobo » 06/08/2025 09:09

Oui d'accord pour Wim Wenders même si ce n'est pas mon cinéaste préféré. J'ai deux petites listes, années 50 et années 60, sous le coude mais je les proposerai quand il y aura un creux dans l'actualité.
J'ai du mal à voir le Swimmer comme une histoire réaliste : un mec un peu fou et amnésique qui se serait échappé de l'asile. Je préfère le voir comme un conte philosophique complètement hors-sol. Ce qui me fascine c'est ce decrescendo : au départ c'est le roi du monde, il est dans une forme caricaturalement éblouissante, le temps est caricaturalement beau, tout le monde le fête, toutes les femmes sont à ses pieds... et à la fin, on hésite à lui prêter 50 cents, on inspecte ses orteils et il nage péniblement une brasse entre des gosses qui crient dans une piscine municipale.
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