E
lle dit s’appeler Elsie Appelbaum et être à la recherche de son mari venu explorer les abords du temple de Guardania au nord-est de San Miguel…
De prime abord, Elsie A. pourrait apparaître comme un récit romantique teinté d’ethnographie explorant les forêts d’un Yucatán encore auréolé de mystère en ce début du XXe siècle ! Toutefois, dès les premières minutes de lecture, il apparaît qu’il sera probablement question d’autre chose. Mais quelques planches plus tard, il s’avère que Roxanne Moreil et Cyril Pedrosa se sont quelque peu perdus sur des chemins déjà largement explorés. Certes, il y a encore beaucoup à dire sur la dépendance socialement orchestrée des femmes, les dégâts des relations toxiques, l’asservissement colonial ou les affres de l’évangélisation forcée…, mais peut-être aurait-il fallu, pour en faire foi, procéder différemment et éviter cette vision par trop rousseauiste de la forêt primaires et ces digressions chamaniques à la signification absconse. Reste le dessin et la mise en couleur de Karine Bernadou, aux connotations « Art premiers », qui tentent de donner quelques crédits visuels à une scénario par trop prévisible.
Elsie A. plonge dans les frondaisons d’une jungle «réminiscente» pour suivre une jeune femme qui, en remontant de cours d’un fleuve, recherche à renouer le fil de sa vie. Cependant, il manque à l’album cet équilibre entre aventure, introspection et surnaturel qui aurait permis de créer de réelles tensions, de susciter l’empathie et de maintenir la magie… tant attendues.
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