L
es guerres et les massacres font place à d’autres drames humains et un président chasse l’autre dans les fils d’actualité des chaînes d’info. Si, par malheur, un scandale touche une «personnalité» connue pour sa popularité, c’est l’édition spéciale assurée, experts en analyse compris. Pourtant, certains sujets sont plus importants que d’autres, vitaux même. La crise climatique et environnementale fait partie de ceux-ci. Cependant, sa place dans le discours général reste épisodique et son évocation est souvent expédiée entre deux flashs urgents ou tout bonnement oubliée. La planète se meurt dans l’indifférence générale et même le militant convaincu ne trouve parfois plus de mots pour expliquer et alerter.
En classant des vieilles photos de vacances, Roberto Grossi a réalisé que des paysages de son enfance ont désormais disparu. Les glaciers alpins, en particulier, lieux magiques que lui et ses parents arpentaient régulièrement lors de randonnées. Que peut-il donc montrer à ses enfants ? Comment raconter ce qui était là, immense et majestueux et qui ne le sera plus jamais ? Et pourquoi tout le monde s’en fiche ou, pire, fait mine d’ignorer une réalité qui, en plus d’être documentée par des milliers de scientifiques, s’étale devant nos yeux ?
Apeuré, révolté, mais gardant néanmoins un peu d’espoir, Grossi a décidé, à l’image de Philippe Squarzoni (Zone critique, Saison Brune), de présenter les différents tenants et aboutissants aux origines de la sixième grande extinction et des bouleversements climatiques en développement. Gaz à effet de serre, destruction des habitats, pollution, surconsommation, capitalisme sauvage, il revient simplement, à l’aide de quelques chiffres et de beaucoup d’illustrations, sur les racines de la situation actuelle.
Album profondément humain, facile d'accès, dérisoire par certains aspects, mais tellement crucial sur le fond, Dans l’indifférence générale est un cri du cœur sincère et direct. Les solutions existent et n’exigent aucun sacrifice autre que la prise de conscience que le bonheur personnel découle et dépend du bien de tous. À lire et à partager autour de soi.
«Je n'existe pas en tant qu'entité autonome et indépendante de mon environnement ; je dois ma vie et ma survie à une infinité d'autres humains.» Christophe André.
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