* * * Ciné-Club 127 Looking for Mr Goodbar (Brooks 77) * * *

[jolan]

Message précédent :

Bon, si j'étais taquin je pourrais attribuer des points pour avoir trois films ex-aequo, mais on va commencer par une double séance

Je vois que personne ne lit ou ne sait compter

Je vous ai envoyé un lien vers le premier film (chronologiquement), "La Source thermale d'Akitsu"

[jolan]

@Sergent : le Wajda ?

Je vais attaquer le Yoshida sous peu

[sergent latrique]

Le Wajda, pas encore terminé, et j'enchaine sur le Yoshida.

Entre les fêtes de Noël et nouvel an c'est une période spéciale, relâche, famille, activités diverses, bricolages et tisanes pour le nez qui coule

[jolan]

Bon eh bien moi j'avance hein.

Vu le Yoshida.

Je vous attends pour la critique.

[Renard Bzh]

Vu également le Yoshida

[Aleksi]

Hello le cinéclub, bonne année messieurs (dames ?)
Je reviens pour la prochaine séance

[Renard Bzh]

Merci Aleksi! Meilleurs voeux à tous également. Si Jolan et le sergent sont d'accord tu pourrais nous proposer une liste pour la prochaine séance si tu veux,

[jolan]

Bonne année Alek

Ok pour que tu proposes la prochaine liste

Mais nous avons d'abord un deuxième Yoshida à regarder.

Tu peux d'ailleurs nous aider et participer à cette séance 98bis si ça te dit

Nous avons ces deux films à départager :
1965 : Histoire écrite sur l’eau (水で書かれた物語)
1966 : Le Lac des femmes (女のみづうみ)

Help

[sergent latrique]

Cendres et diamant 1958 A.Wajda

La fin de la guerre en Pologne et plus particulièrement le 8 mai 1945 en Pologne. Fin officielle du conflit entre des nations, mais pour la Pologne, la lutte continue en interne, en souterrain entre nationalistes et nouveaux maîtres communistes, chacun pensant avoir le dépôt de la Pologne authentique, éternelle.
Dans ce contexte, une jeune idéaliste dans un cellule active prend part à attentat contre un responsable communiste.

Maciek a été chargé de l'éliminer mais suite à un confusion, deux innocents sont tués.
Il est chargé de refaire le coup dans la ville.
Seulement une rencontre banale, comme un diamant émergé des cendres va lui faire prendre conscience de la vanité de son acte. Il va quand même finir par exécuter ses ordres mais la fin lui sera fatale.

Le film tient beaucoup aux personnages, le couple tout d'abord, avec cet acteur que je découvre, Zbigniew Cybulski, mort jeune mais avec une belle carrière, mais aussi des seconds rôles intéressants, qui font basculer le banquet.
J'ai un peu décroché sur le rôle de chacun entre les officiels, directeurs, et fonctionnaires divers prêts à toutes les bassesses et flagorneries, mais c'est assez vivant.
J'ai aussi apprécié la scène avec les verres de vodka enflammés qui représente les âmes des défunts camarades. L'aspect politique est beaucoup moins intéressant.

Au final, un film plutôt réussi, bien filmé, qui mérite la moyenne 3/6.

[sergent latrique]

Lac des femmes a ma préférence

[jolan]

Certes, mais nous on a déjà voté et il y a trois films ex-aequo.
C'est pourquoi Aleksi pourrait nous aider à choisir le deuxième film.

* * *

Bon, je ferme la séance 97bis : Cendres et diamant (Wajda 58) = 3

Et nous enchainons donc avec la double-séance consacrée à Yoshida, décédé le mois dernier

[jolan]

Bon, si Aleksi ne départage pas les films d'ici demain soir (pour participer à la séance), j'enverrai pour la deuxième séance le deuxième film choisi par le premier qui postera son avis sur la première séance

[jolan]

Bon, pas de nouvelles, donc en vous attendant cette nuit je vais regarder le premier film de Yoshida "Bon à rien"

[sergent latrique]

Vu aussi le Yoshida. Très bonne impression, je me suis régalé, je prépare ma critique dès que j'aurais un moment au calme.


Pour le n°2, y a -t-il eu un choix ?

[jolan]

Non, toujours pas de départage.

J'enverrai pour la deuxième séance le deuxième film choisi par le premier qui postera son avis sur la première séance

[jolan]

en vous attendant cette nuit je vais regarder le premier film de Yoshida "Bon à rien"

Finalement j'ai opté pour une séance de la filmo de Kurosawa, avec "La Montagne d'argent", film écrit par Kurosawa mais réalisé par un certain Senkichi Taniguchi.

Et il est vrai que cette histoire en BD n'aurait pas fait tâche dans l'oeuvre de Jiro Taniguchi

[Aleksi]

Désolé, je vous laisse vous dépatouiller avec Yoshida, mais si vous voulez mon critère de sélection : prenez le film le plus court

Sinon, j'aurais bien été partant pour un Lumet (mais j'ai vu qu'il a déjà été proposé pour un film que je n'aurais pas proposé car déjà vu "récemment") donc dites moi si on part quand même là dessus où si je propose Melville qui n'a, si j'ai bien regardé la liste, pas encore les honneurs du cinéclub.

[jolan]

Je dirais Lumet si j'étais moi.

Il y en a plein que je n'ai pas vus, alors que Melville je pense avoir tout vu (et je ne suis pas fan)

Pour le Yoshida, on va se débrouiller seuls du coup. Dès qu'un des acolytes aura posté son avis.

[euh... si vous le dites]

Je dirais Lumet si j'étais moi.

Tu n'es pas toi ?

Melville je pense avoir tout vu (et je ne suis pas fan)

Pourquoi cela ne m'étonne-t-il donc pas ?

[euh... si vous le dites]

Sinon, j'aurais bien été partant pour un Lumet

Ahh, Lumet.
Faut pas trop jouer avec.

[jolan]

Tu veux rivaliser avec Le Balafré niveau calembours ?

Bon, comme c'est le premier d'entre vous qui postera le premier qui décidera du deuxième film, je mets ma critique perso.
Mais si vous voulez vraiment qu'on mate les trois, je suis partant.

秋津温泉 La Source thermale d'Akitsu – Yoshishige «Kijū» YOSHIDA – 1962
Une œuvre foncièrement romantique, dans laquelle j'ai plongé allègrement, tant je m'y suis senti d'emblée comme un poisson dans l'eau. Une jolie histoire entre la belle Shinko (Mariko Okada, relativement sublime) et son soldat malade Shuzaku.
En tout cas j'aimais beaucoup au début. La rencontre, les premiers jours, la guérison une fois la guerre finie - car dès le début, leur amour est lié à la mort (pulsions de mort chez lui, pulsion de vie chez elle "Je suis quelqu'un, j'ai sauvé un être humain", tentative de double suicide, puis promesse après leur premier baiser (au bout de dix ans) de mourir si elle apprend sa mort - car une fois que Shinko a donné son cœur à Shuzaku, elle ne le récupérera jamais).
D'emblée, il y a l'eau (le robinet) et le feu (la maison brûlée). Mais qui est calme ou tumultueux, qui représente la vie (la source thermale) ou la mort (la guerre, la pneumonie), qui d'elle ou de lui est voué à la vie ou à la mort (son idée de double suicide, qu'elle fait échouer la première fois, puis qu'elle veut réellement "exécuter" 17 ans plus tard ?) Les choses semblent claires, mais elles vont étrangement s'inverser au fil du film.
Puis j'ai fini par me lasser de cette histoire qui n'en est jamais vraiment une, et surtout pas toutes ces années plus tard, avec cet homme tellement peu amoureux que ça fait peur et elle tellement amoureuse qu'elle gâche sa vie pour un abruti sans intérêt, c'est encore pire. Pourquoi faut-il que les femmes romantiques tombent amoureuses d'hommes sans cœur qui ne savent pas les aimer ? J 'aurais aimé voir de vrais sentiments et croire en leur histoire, mais non, impossible de lire dans le personnage masculin autre chose que du dédain et de l'attirance passagère, une fois tous les 5 ou 10 ans. A chaque nouvelle retrouvaille j'étais davantage agacé de voir comment elle subit cette histoire sans réagir, spectatrice d'elle-même, comment elle se languit et dépérit et se fane de l'intérieur, devenant la femme la plus triste qui soit.
Je suis sensible au charme du film. Une belle réalisation, ces beaux plans avec de légers mouvements de caméra élégants (la plupart du temps). J'aime aussi beaucoup les plans avec leurs reflets dans les vitres. La musique est joliment romantique et me dit quelque chose (on dirait des thèmes du "Poème" de Chausson, que j'adore)
Je suis sensible au charme du film et de sa jolie actrice, je suis sensible à la poésie de certaines scènes. Mais, on l'aura compris, je ne suis pas du tout rentré dans la deuxième partie du film, beaucoup trop mélodramatique et en rien crédible.
En fait, je trouve que c'est du très beau cinéma, plus qu'un beau film qui me passionne totalement, parce que je trouve ça un peu vain. Mais beau.
Je vais m'empresser de découvrir d'autres films de ce cinéaste, d'autant que cette année je pense être parti pour mater beaucoup de films japonais.
3/6

Rien à voir, mais au début j'ai noté cette réflexion :
Je ne désespère pas de voir un jour un film japonais où on se demanderait pourquoi ce pays a déclenché la guerre en 1941, ou l'on se réjouirait de la défaite en 45, en se demandant bien ce qu'ils auraient pu gagner en l'emportant (ce à quoi ils n'ont jamais cru). Je crois qu'il y a eu ce genre de considération dans de nombreux films allemands, mais pour l'instant je n'en ai pas vu dans le peu de films japonais que j'ai croisés. Et pourtant, outre le côté patriotique et l'aspect très nationaliste que je pourrais entendre, ça me semblerait assez salvateur et important de se le demander. Un film qui interrogerait la guerre et l'ambition belliqueuse durant la WW2, que personnellement je n'ai jamais comprises.

(Sinon là je suis en train de mater "Bigamie" de Lupino sur Arte, meilleur que les deux autres films de la dame vus ici)