* * * Ciné-Club 127 Looking for Mr Goodbar (Brooks 77) * * *

[jolan]

Message précédent :
Vu.
Critique sous peu.

On fait une séance 101 hommage à Michel Deville ou on part sur autre chose ?

[sergent latrique]

Ave le club, je vais tâcher de regarder La loi sous peu et je suis partant pour une séance hommage à Michel Deville.
Par contre, faut arrêter de mourir en grappe parce que ça bouscule les séances au choix.

[jolan]

Eh ouais, je suis d'accord, mais si ça prend un mois par séance ça n'aide pas non plus à intercaler nos séances persos

Et puis pour l'instant on est deux à partir sur une séance Deville, mais si Aleksi et RenardBzh n'en veulent point, on pourra passer outre sans trop se chamailler aussi.

[jolan]

La Loi – Jules DASSIN – 1959

Le film commence joliment (après nous avoir montré la grande place ensoleillée où va se dérouler toute l'action) avec un petit plan-séquence qui nous montre par la fenêtre trois niveaux d'un immeuble où vivent quelques-uns des personnages principaux du film.
Nous avons au dernier étage Lucrezia (Melina Mercouri) et son mari le vieux juge, belle femme mûre amoureuse d'un jeune homme "c'est sa robe bleue qu'elle a fait teindre en noire pour se donner l'illusion d'être veuve". En-dessous vit le commissaire, qui trompe sa femme avec la jeune brune qui n'a pas de seins. Puis c'est le poste de police et à côté la prison, où se lamentent les prisonniers qui entendent le chant de la belle sirène du village, mais hélas sans pouvoir l'admirer.
Car en face, de l'autre côté de la place, il y a la grande demeure de Don César (Pierre Brasseur), un grand propriétaire qui s'adonne à la sculpture et la collection d'oeuvres grecques antiques, et qui a à son service la famille de Marietta, avec sa mère, ses deux sœurs, et son beau-frère Tonio.
Marietta, la belle sirène dont le chant charme les prisonniers. Mais pas seulement. Elle a déjà envoûté tous les hommes du village. Marietta libre et sauvage (on n'est pas loin d'Esmeralda). Marietta, la belle vierge, que tous les hommes veulent posséder. Tonio, épris d'elle, Don César, épris d'elle. Mais aussi Matteo Brigante (Yves Montand, très bien), qui se prend pour le roi du village.
Tous les hommes veulent finir dans les bras de Marietta, qui refuse de se donner, même à celui qu'on lui destine, et qu'elle aime. Car, comme le chantent les enfants du village : "à Porto Manacore c'est elle qui est le roi, à Porto Manacore c'est elle qui fait la loi" elle et sa beauté, et non cette fameuse loi des hommes. Nous sommes en Italie, et les hommes sont (ou se croient) les maîtres, mais sont surtout machos et faibles, succombant à tous les vices.
Marietta sait ce qu'elle veut, un vrai mari, et l'homme qu'elle s'est choisie, ce sera le bel agronome venu du nord (Mastroianni). Mais ce sera où et quand elle l'aura décidé, et quand elle aura trouvé de l'argent pour décider de sa vie.

Je m'attendais à ce que cela finisse mal en fait. A ce que le couteau de Brigante finisse dans le bide d'un des prétendants de Marietta. Mais il n'en est rien, tout cela finit pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
J'ai bien aimé l'ambiance ensoleillée et chaleureuse de ce petit village côtier de l'Italie du sud, avec la vie de village qui va avec, et à laquelle j'aspire vainement, où les gens vivent encore ensemble et forment une communauté, malgré ses défauts. Et il s'avère que Gina Lollobrigida est moins caricaturale que je ne l'imaginais. Je ne sais même plus pourquoi j'ai cette idée négative d'une sous-actrice, utilisée uniquement pour sa plastique et qui n'aurait aucun talent. Finalement elle donne vie à son personnage, et c'est bien là l'essentiel. J'ai envie de voir d'autres films des années 50 avec elle du coup...

J'ai passé un bon moment, ce sera donc la moyenne
3/6

[jolan]

@Aleksi, Renard : je nous concocte une liste de Deville, ou bouze ?

[Aleksi]

oh moi, je vous suis, alors partant pout toute proposition.

Concernant La loi, je mets un petit 2,5, parce que je ne suis jamais vraiment entré dans le film (c'était peut-être pas le bon soir...), pourtant l'image est plutôt chouette (sans être exceptionnelle), la réalisation pareil avec quelques séquences vraiment pas mal notamment l'intro qui a été un gros problème au niveau du son Je n'ai jamais cru une seule seconde que Marietta chantait dans la scène, alors est-ce que c'est ce qui m'a sorti du film dès le début? je ne sais pas mais hier soir, ça m'a gêné
En dehors de ce point technique, le cast était chouette, les acteurs dans leur rôle mais je n'étais intéressé que d'un oeil par les amours et les envies (légitimes) de Marietta et encore moins par toutes les autres histoires qui se rajoutaient au film (le fils de Brigante, etc...). Peut-être que si le film avait été plus resserré autour du seul personnage de Marietta, j'aurais été plus happé ?

[jolan]

C'est vrai qu'il y a des histoires qui ne sont pas très intéressantes, mais c'est le fait de brasser tout cela autour de Marietta qui donne un peu de vie et de mouvement.
Après, le petit playback, c'est moche (en plus avec la grosse reverb qui s'arrête dès qu'elle est interrompue), mais on est habitués à ce genre de petits défauts.

Bon, 3 sur 4, je nous concocte une liste pour la séance 101 en hommage à Michel Deville.

Et on vous attends

[Renard Bzh]

Je regarde la loi avant la fin de semaine et vous émets mon avis.
Pour Deville j'ai regardé ses premiers films l'an passé et n'ai pas pas trop apprécié, cette nouvelle séance me permettra peut-être d'autres découvertes.

[jolan]

Séance 101 en hommage à Michel Deville

1958 : Une balle dans le canon
1961 : Ce soir ou jamais
1962 : Adorable Menteuse
1963 : À cause, à cause d'une femme (qui ferait un hommage à Mylène Demongeot en même temps)
1963 : L'Appartement des filles (qui ferait un hommage à Mylène Demongeot en même temps)
1964 : Lucky Jo
1966 : On a volé la Joconde
1966 : Martin soldat
1968 : Benjamin ou les Mémoires d'un puceau
1969 : Bye bye, Barbara
1970 : L'Ours et la Poupée
1971 : Raphaël ou le Débauché
1973 : La Femme en bleu
1974 : Le Mouton enragé
1977 : L'Apprenti salaud
1978 : Le Dossier 51
1980 : Le Voyage en douce

3, 2, 1 points, votez !!

[sergent latrique]

Hommage à Michel Deville, mes votes


1963 : À cause, à cause d'une femme 2pts
1970 : L'Ours et la Poupée 1 pt
1971 : Raphaël ou le Débauché 3pts


Je prépare mes commentaires pour "La loi" de Dassin

[Renard Bzh]

Séance 101 en hommage à Michel Deville

1958 : Une balle dans le canon
1961 : Ce soir ou jamais
1962 : Adorable Menteuse
1963 : À cause, à cause d'une femme (qui ferait un hommage à Mylène Demongeot en même temps) 1pt
1963 : L'Appartement des filles (qui ferait un hommage à Mylène Demongeot en même temps)
1964 : Lucky Jo
1966 : On a volé la Joconde
1966 : Martin soldat
1968 : Benjamin ou les Mémoires d'un puceau 2pts
1969 : Bye bye, Barbara
1970 : L'Ours et la Poupée
1971 : Raphaël ou le Débauché
1973 : La Femme en bleu
1974 : Le Mouton enragé
1977 : L'Apprenti salaud
1978 : Le Dossier 51 3pts
1980 : Le Voyage en douce

3, 2, 1 points, votez !!

J'envoie demain mon avis sur la loi.

[Aleksi]

Le dossier 51 : 3 points
Le mouton enragé : 2 points
A cause a cause : 1 point

[jolan]

Mon vote :

1961 : Ce soir ou jamais 1 pt
1963 : À cause, à cause d'une femme 3 pts
1971 : Raphaël ou le Débauché 2 pts (autant revoir "Le Dossier 51", bof, même si c'est un bon film, autant celui-ci, avec Françoise Fabian et Maurice Ronet, très volontiers, pas revu depuis bien une quinzaine d'années)

On attend vos avis sur le Dassin

(mais pas celui du Balafré, faut pas rêver, comme si je m'attendais à ce qu'il joue le jeu et participe selon les règles établies, déjà qu'il n'arrivait pas à voter, je ne sais même pas pourquoi je lui ai filé le lien...)

[Renard Bzh]

La loi (Jules Dassin) 1959.
Mon avis: Jules Dassin part des États-Unis pour se réfugier en France suite à la chasse aux sorcières du sénateur MacCarty, il y tourne plusieurs films dont la loi, qui est mineur dans sa filmographie mais qui n'en est pas moins charmant.
Tout d'abord cette mise en scène élégante, comme ce magnifique plan séquence d'ouverture, Dassin maîtrise sa caméra et ça se sent, et ce qu'il maîtrise aussi c'est sa direction d'acteurs, quel casting! J'ai beaucoup aimé les dialogues et particulièrement ceux de Brasseur, admirable dans son rôle crépusculaire de Don Cesare. Et puis il y a bien sûr Gina Lollobrigida magnifique, sensuelle, chipie, fière et qui se bat contre les dogmes imposés aux femmes qui ne sont que servantes et objets sexuels. La loi fait donc écho au jeu viril et dangereux des hommes et du vin, mais également la loi des hommes sur les femmes (Don Cesare, le juge, le policier et le criminel mafieux, seul Mastroiani est à part mais il ne vient pas du villlage ). La mise en place (de beaucoup ) d'autres personnages s'avère plus mitigé nuisant quelque peu au rythme du film. Un très bon petit moment de cinéma pour ma part. Ma note : 3,5/6

[Le Rescator]

Hommage à Michel Deville, mes votes

1963 : À cause, à cause d'une femme 2pts
1970 : L'Ours et la Poupée 1 pt
1971 : Raphaël ou le Débauché 3pts

Je prépare mes commentaires pour "La loi" de Dassin

Hommage à Michel Deville, mes votes :

- 1971 : Raphaël ou le Débauché 3pts
- 1970 : L'Ours et la Poupée 2 pts
- 1974 : Le Mouton enragé 1 pt

Je prépare mes commentaires pour "La loi" de Dassin.

[jolan]

Ca, copier les autres, citer les autres, t'approprier les propos des autres, tout mélanger, ne pas répondre, tu sais faire...

Mais j'attendrai un véritable avis personnel avant de prendre en compte ton vote.

Et j'envoie le film samedi.

[jolan]

Bon, je ne voudrais pas passer pour un vil sans coeur
Je ne fais qu'essayer d'organiser pour le mieux.

Vous en pensez quoi vous autres ?

Il n'a pas encore publié son avis : on espère qu'il va le faire et on prend en compte sa "participation" et son vote, ou on le considère comme le "robot" qu'il est ?

[Le Rescator]

Ce n'est pas parce que sergent latrique n'a pas encore publié son avis qu'il ne doit pas être invité chaleureusement chez Deville.

[jolan]

Le Sergent n'a pas loupé une seule séance depuis quatre ans (c'est le seul), et il publie toujours son avis. Lui.

Toi jamais.
Tu ne réponds jamais aux questions.
Tu bottes toujours en touche (la preuve avec ton message)

Et en prime tu te fous de ma gueule.

Je considère donc que tu n'es pas des nôtres pour la nouvelle séance ?

Si tu n'as pas publié ton avis personnel d'ici demain soir (et pas la copie d'un avis choppé sur le net comme pour "Tango & Cash" ou tout ce que tu publies ici depuis des années, qui n'est jamais personnel) je considèrerai ta participation comme purement fictive, comme tout ce qui te concerne.

C'est un ciné-club ici, avec des règles, qu'il convient de respecter (comme pour le jeu photo, interdiction de poster des photos qui ne sont pas de toi), pas une distribution de films.

[jolan]

Très bien, puisque personne ne vient donner son avis, je tranche.
Pas de Rescator pour fausser nos séances. Sauf s'il acceptait un jour de s'en tenir aux règles. Mais apparemment c'est impossible.

1961 : Ce soir ou jamais = 1
1963 : À cause, à cause d'une femme = 7
1968 : Benjamin ou les Mémoires d'un puceau = 2
1970 : L'Ours et la Poupée = 1
1971 : Raphaël ou le Débauché = 5
1974 : Le Mouton enragé 2
1978 : Le Dossier 51 = 6

Nous partons donc sur "A cause, à cause d'une femme".

Je vous envoie le fichier

[sergent latrique]

Bonsoir, amis du club, je traîne toujours pour poster mon avis.

La loi (Jules Dassin) 1959

Une petite ville du sud de l'Italie à la fin des années 50, une Italie, encore loin de la modernité et qui vit sur les traditions.
La loi, la loi officielle, celle de la police et de la justice n'y est pas vraiment respectée, et son autorité, ses représentants mêmes, sont bafoués par les bandes de jeunes par leurs larcins ou par leurs femmes au travers de leurs liaisons adultères.
La vraie loi, c'est aussi et surtout celle du passé et des traditions, celle du patriache, formidable Pierre Brasseur, (pas si vieux que ça pour jouer ce vieillard à l'écran), la loi ancestrale du propriétaire qui conserve l'aura de sa noblesse défraîchie et de son honneur, mais c'est aussi celle aussi que voudrait imposer la mafia locale avec son caïd (Yves Montand qui retrouve ses origines italiennes) qui voudrait bien devenir le nouveau patron et qu'on le respecte, mais qui arrive tout juste à impressionner une bande de jeunes et quelques citadins soumis et son propre fils.
La loi, c'est aussi celle de l'empire de la séduction, au travers des couples illégitimes et des passions ou des désirs inassouvis, ceux que déclenche la magnifique Gina Lollobrigida, rayonnante de beauté et de charme, à la fois soumise mais fière de choisir sa voie.
Quelques éléments perturbateurs vont déranger cette ordre près de changer avec l'arrivée de la vie moderne et le déclin du vieille ordre établi. La modernité avec ce chantier sur les marais est incarné par un Mastrioanni, homme du Nord, que l'on considère comme un étranger, à peine plus accessible que le touriste suisse.
Marietta, seule contre tous les pouvoirs, loi, église, patron, mafia, par son vol et la balafre sur la joue de Brigante, sa liberté de chanter et de se donner à qui elle veut, est l'élément central de ces perturbations.
Ces passions, ces désirs, ces ambitions, ces vengeances, ces secrets honteux, ressortent dans ce jeu, nommé 'la loi', celle qui donne son nom au film, jeu stupide et cruel, exutoire cathartique, comme un jour des fous où tout est permis et qui pour l'un qui va assouvir ses rancoeurs rentrées va en créer d'autres chez ses victimes.

Pour réaliser cet assemblage d'histoires croisées, de scènes pittoresques autour de ces personnages incarnés par un casting trois étoiles, Jules Dassin possède une grand maitrise du rythme et nous offre des scènes marquantes, laissant libre cours à tous les sentiments y compris les plus violents (coup de couteau qui balafre Brigante, flagellation de Marietta par les autres femmes, tentative de viol) ou les plus bas (vol, humiliation publique de Tonio).

Techniquement, les ambiances et les éclairages, que ce soit en extérieur ou dans les décors sont bien réussis, dialogues parfois gâchés par la post-synchro et doublage.

Gina L. respire la fraîcheur et la sensualité, et sa relation ambigue avec les hommes, comme Don Cesar.
Un drame qui se termine bien en fin de compte et qui restitue, par toutes ces histoires, principalement autour de la belle Marietta, l'ambiance de tout une petite ville avec ses relations sociales et les luttes d'influences. J'ai bien apprécié tout le passage avec la fête nocturne notamment.

Ma note 4/6