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uni par sa hiérarchie, le lieutenant Bertillon est muté dans un village polaire. Il y coule des jours malheureux et teintés d’ennui, jusqu’à ce qu’il découvre l’épave du Sedna, un navire porté disparu depuis trente ans. Qu’est-il arrivé à ce chalutier ? Tout Indlandsis se le demande depuis trois décennies. Plusieurs réfutent la thèse de l’accident et croient que ce naufrage a été provoqué.
Cyrille Pomès et Carine Barth signent le scénario de cette deuxième aventure de l’enquêteur. Alors que le premier tome, Amotken, se lisait à peu près, Sedna se montre confus, même si, au final, la trame est assez simple. Les coïncidences et les nombreux rebondissements ponctuant le récit se révèlent beaucoup trop improbables. Certes, les auteurs d’un projet avant tout humoristique disposent d’une certaine latitude, mais il ne faut pas en abuser.
Passant du monde forain au Grand Nord, le changement de décor apparaît radical et fâcheux. Il ne reste que le protagoniste, pour assurer la continuité entre les deux opus. Une charge peut-être trop lourde pour le maigrichon. Certes, dans le dernier tiers du livre, les scénaristes établissent un lien avec le premier album ; cette ficelle contribue toutefois à nourrir la confusion du lecteur.
Le héros, lunatique et excentrique, demeure attachant. Malingre, il n’a pas la tête de l’emploi. Alors que tous le sous-estiment, il s’avère un limier redoutable. En quelques jours, il parvient à démêler les fils d’une intrigue où s’entremêlent guerre commerciale, secrets de famille, tueurs et chasse au trésor.
Le dessin caricatural de Cyrille Pomès souffre d’un manque de finition, particulièrement les visages rapidement exécutés. Les acteurs ont tendance à surjouer, généralement sur le ton de l’hystérie. La composition des planches, très dynamique et créative, met du rythme dans ce récit d’action.
Aux couleurs, Drac réalise un travail convaincant avec les bleus glaciaux de la banquise, présentés en contraste avec les teintes chaudes des intérieurs.
Tout n’est pas à jeter dans ce second épisode. Le personnage, qui n’est pas sans évoquer Jérôme Bloche, a du potentiel. Le scénario gagnerait cependant à être retravaillé.
Bon, j’ai pas pris le temps de comparer le premier et second tome, mais les dessins ont changé et pas en bien à mon goût.
J’aimais bien ceux de la fête foraine, je n’aime pas ceux-là, plus flous, plus grossiers, moins lisibles.
La première histoire avait le mérite de la découverte, ce côté perdu de Bertillon qui était balloté de droite à gauche entre plein de personnage originaux…
On a le même ballotement ici, sans que ça ait la surprise de la découverte, avec des personnages un peu moins originaux et un Bertillon qui subit plus qu’autre chose.
Les scènes d’action finales perdent en lisibilité avec les dessins et si c’est dynamique et renvoie par pirouette magique au premier tome, j’ai regardé ça avec beaucoup de distance avec ce Bertillon déprimé et mollement actif…
Pas convaincu