T
out juste doctorante, Frédérique doit désormais trouver un poste pour continuer sa carrière. Ceux-ci se font rares et elle accepte un peu à reculons celui qui lui est proposé à la Station biologique de Roscoff. D’abord, elle est spécialiste du plancton et c’est d’un céphalopode dont elle sera chargée de s’occuper et qu'elle devra étudier. Puis, Loïc, le responsable du labo, ne lui dit rien qui vaille et elle se méfie. Il faut dire qu’elle a déjà été brûlée par des mauvaises relations de travail auparavant. Faisant mauvaise fortune bon cœur, au moins elle va pouvoir renouer avec son grand-père qui habite la région, elle embauche ce matin et fait la connaissance de Inky, une pieuvre pas moins apeurée qu'elle…
Une fiction vaguement psychologique, un peu de vulgarisation scientifique «light» et un soupçon de régionalisme, tels sont les ingrédients d’À quoi rêvent les pieuvres ?. Sur le papier, le programme est alléchant et même prometteur. Dans les faits, Pierre-Roland Saint-Dizier et Alex Dos Santos ne sont pas allés plus loin que les généralités et les clichés. Personnages à peine ébauchés, l’héroïne en premier lieu, informations techniques minimales et rebondissements dramatiques téléphonés et guère pertinents. Tout au long de l'album, le scénario stagne entre deux eaux, sans véritables enjeux, ni réelle direction. Difficile dans ces conditions d’avoir beaucoup d’empathie avec cette distribution sans âme et aux réactions automatiques. Au milieu de ce marasme narratif, seule Inky fait preuve d’un peu d’initiative, même si celle-ci se résume à vouloir manger et à se carapater en douce, c’est toujours plus que le reste des protagonistes.
La Bretagne, l’océan… le cadre géographique permet à Leyho de développer son art d’une belle manière. Même si sa mise en images n’arrive pas à rattraper le tempo lymphatique du récit, ses planches dénotent d’un certain panache. La mer, évidemment, avec ses lumières et ses embruns, mais aussi les paillasses éclairées aux néons et les étranges machines qu’utilisent les chercheurs. Le dessinateur remplit très bien sa part du contrat, en arrivant, ici et là, à donner un semblant d’atmosphère à cet opus globalement guère prenant.
À quoi rêvent les pieuvres ? est disponible aux éditions RamDam.
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