Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

C ambodge, 1912. Hermentaire Truc, ophtalmologiste, doit opérer de la cataracte le roi Sisowath, lequel est inféodé à la France. S’il devient aveugle, il perdra son trône et le protectorat pourrait vaciller. Allemands et Britanniques, politiques et princes, tous complotent pour que le regard du souverain s’éteigne. Au cœur de l’intrigue, Simala, la danseuse aux dents noires, invite le médecin à découvrir le pays, sa pauvreté et les ravages causés par un opium promu par l’envahisseur. Le récit, scénarisé par les journalistes Jean-Laurent et Olivier Truc, arrière-petits-fils du héros, s’inspire d’une authentique tranche de vie familiale.

Les cousins passent par la voie de l’anecdote pour dénoncer la conduite de l’Occident en général et celle de leur patrie en particulier. La realpolitik n’a pas d’états d’âme, seule l’atteinte des objectifs compte. Le scénario expose les jeux d’influence mis en place pour dominer un peuple et s’approprier ses richesses.

Le portrait de l’oculiste, déchiré entre patriotisme et conscience, est particulièrement réussi. Ses doutes et hésitations créent une tension qui parcourt le récit. Tout l’enjeu est là : opérera-t-il ? Et, s’il le fait, est-ce que ce sera un succès ? Par un quasi-effet miroir, Simala vit des tourments similaires, à cette différence que son choix est fait : mieux vaut trahir son maître que condamner les siens.

Bien que le contexte général soit réel (un copieux dossier en fin d’album en fait la démonstration), les auteurs ont su poser sur le canevas historique un véritable drame entremêlant espionnage, infiltration de l’ennemi, manipulations, trahisons et assassinats.

Les généreux décors d’Éric Stalner illustrent magnifiquement l’esprit des lieux et de l’époque, du luxueux paquebot au palais, en passant par les temples perdus au milieu de la jungle et les fumeries crasseuses. Le jeu des comédiens apparaît du reste convaincant ; l’artiste traduit leurs émotions à travers des regards toujours éloquents. La colorisation, tour à tour lumineuse, sépia, teintée de rouge ou de bleu nuit, accompagne chaque scène avec une justesse remarquable.

Dans ce Cambodge colonial où la lumière et l’ombre s’affrontent, la cécité devient métaphore du pouvoir. Entre mensonge et vérité La danseuse aux dents noires pose la question : ouvrir les yeux... ou pas ?

Par J. Milette
Moyenne des chroniqueurs
8.0

La Preview

04/09/2025 | 10 planches

Informations sur l'album

La danseuse aux dents noires

  • Currently 5.00/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 5.0/5 (1 vote)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    BMR Le 30/09/2025 à 15:50:10

    En 1912, un médecin est envoyé au Cambodge pour opérer le roi (pro-français) d'une cataracte. Le récit est basé sur les mémoires de cet ophtalmologiste et agrémenté d'une intrigue d'espionnage qui nous révèle les enjeux de ces colonies lointaines.
    Une BD qui a un petit "truc" en plus.

    On connaissait bien Olivier Truc pour ses polars ethniques en Laponie, du Premier Renne au Dernier Lapon, en passant par la série de la Brigade des Rennes.
    Le frenchy adopté par les suédois s'était même aventuré du côté des Sentiers obscurs de Karachi.
    On n'a donc guère hésité à suivre l'écrivain voyageur en Asie avec La danseuse aux dents noires, en format BD.
    Mais il doit y avoir un truc avec cette BD puisque le scénario est cosigné par ... Jean-Laurent Truc ?!
    Un air de famille car ils sont en effet cousins et la BD s'inspire librement des mémoires d'un aïeul, Hermentaire Truc !
    Jean-Laurent Truc est le spécialiste de la BD qui anime le site Ligne Claire.
    Aux pinceaux, ce sera Eric Stalner : vous vous souvenez peut-être de cette "vieille" série Le Boche (1990 !) mais Stalner a également adapté plus récemment des romans d'un autre voyageur, Nicolas Vanier, comme Loup.

    En 1912, le roi Sisowath du Cambodge (à l'époque sous protectorat français) souffre gravement d'une cataracte. Pour rétablir le prestige vacillant de la République, le gouvernement français envoie un éminent ophtalmologiste, Hermentaire Truc, l'arrière-grand-père des auteurs, pour opérer le roi.
    Le médecin débarque à Saïgon puis Phnom-Penh alors que les différentes factions manœuvrent en coulisse pour faire chuter le roi pro-français. Les allemands soutiennent les bonzes du clergé bouddhiste et même un prince rebelle, Norodom Yukanthor, car le Kaiser Guillaume II aimerait bien agrandir son empire colonial.
    Phnom-Penh et Saïgon sont alors de véritables nids d'espions et la mission du toubib va s'avérer bien délicate tant sur le plan médical que sur le plan diplomatique ... Le roi sera même opéré à Saïgon pour l'éloigner quelque temps de Phnom-Penh et des intrigues de cour !
    « Quel cirque ! Tout cela pour une cataracte, royale certes, mais une cataracte ... »
    Pour romancer leur intrigue, les scénaristes plongent leur aïeul Hermentaire Truc dans un véritable dilemme : va-t-il rester fidèle à son serment d'Hippocrate pour redonner la vue au roi et perpétuer ainsi le pouvoir colonial français qui maintient dans la misère le peuple cambodgien grâce au commerce d'opium ?
    « - L'opération aurait-elle échoué ?
    - Échoué ? Échoué pour qui ? Je n'en sais rien. »
    Une intrigue qui mettra en scène, c'est le cas de le dire, les danseuses apsaras du royaume, les fameuses danseuses aux dents noires (effet dû à une teinture renouvelée fréquemment) : quelques années auparavant, en 1906, les danseuses du ballet royal avaient subjugué le Tout-Paris lors d'une visite officielle du roi. Cocteau, Rodin et bien d'autres avaient été fascinés par la grâce de leur art ancestral.

    Le scénario imaginé par les cousins Truc est captivant : s'appuyant largement sur les mémoires de leur arrière-grand-père, l'intrigue mêle habilement faits véridiques et roman d'espionnage.
    Il ne s'agit pas d'un simple album de Tintin au Cambodge et on apprend ainsi plein de choses sur la présence française en Indochine, entre ces deux guerres avec l'Allemagne, celle de 1870 et celle de 1914 à venir.
    L'album comporte d'ailleurs un excellent dossier qui éclaire les différents points de l'affaire, photos d'époque à l'appui.

    Les dessins de Stalner sont ceux d'une belle ligne claire mais sont ici mis en valeur par une belle et soyeuse colorisation qui parvient à rendre l'humidité poisseuse qui règne en Asie du Sud-Est pendant la saison des pluies.
    Qu'il s'agisse du faste royal, des eaux sombres du fleuve ou du vert impénétrable de la forêt, ces couleurs d'orient sont superbes.
    Le dessinateur a même invité au spectacle tout le folklore indochinois : sampan aux gros yeux bigarrés, maison khmère, moustache et costume colonial, fumerie d'opium, éléphant et panthère, palais royal et temple, eau, fleuve et pluie, ...
    Et bien sûr, les fameuses danseuses royales qui faisaient rêver Rodin.