The Awful Truth, McCarey, 1937Bon, après le Bertolucci un peu lourdingue et ultra-référencé, voici une petite comédie de remariage au schéma standard : ici, un couple de richissimes trentenaires new-yorkais décide de divorcer, suite à des soupçons de part et d’autre, pour au final se retrouver (han lui, le spoiler !).
Chacun va essayer de pourrir et saboter les intrigues romantiques de l’autre.
Irene Dunne (que je découvre

) joue avec une belle modernité cette femme plutôt épanouie et non soumise (et qui se lâche véritablement dans la dernière partie du film).
Cary Grant est parfait en bourgeois élégant, drôle et malicieux. Tout est dans le regard et les mimiques, parfois aussi les situations rocambolesques (le récital de sa femme avec Armand Duvalle).
N’oublions pas le Fox-terrier Mr Smith, dont le rôle a son importance, à la fois dans l’histoire et dans le burlesque de certaines scènes (le cache-cache).
La réalisation reste très académique, on n’est pas loin du théâtre filmé dans certaines scènes (le côté vaudeville oblige), mais tout cela demeure sympathique. Cela joue énormément sur les situations embarrassantes (les jeunes d’aujourd’hui diraient « gênantes » ou « malaisantes ») dans lesquelles se mettent les principaux protagonistes, et c’est ce qui fait tout le sel de ce genre de comédie.
J’ai trouvé le final dans le chalet tout de même un peu longuet, et que cela plombait le rythme du film.
Tout cela n’est pas très fin, les personnages secondaires sont extrêmement caricaturaux, mais c’est plutôt « frais » et divertissant.
En revanche, il n’en reste pas grand-chose une fois vu, si ce n’est d’avoir passé un bon petit moment, et c’est déjà pas si mal (et c’est tout ce que l’on demande à ce genre de Screwball comedy).
3,5/6