de Selow » 15/05/2025 16:58
Re,
Je viens de terminer Cyborg.
Je maintiens donc ce que je disais. La critique qui en a été faite est parfaitement injustifiée.
Et son auteure est soit de très mauvaise foi, soit n'a simplement pas lu la BD. Je ne sais pas ce qui est le pire.
Attention, il va y avoir un peu de spoil.
Déjà, la BD commence par un bref passage sur l'enfance de la protagoniste, née sans bras et qui a donc du se battre pour prouver sa valeur, étant initialement rejetée par tout le monde du fait de sa différence. D'autant que, dans cet univers, les handicapés sont très mal vus. Le personnage n'est nullement "outragé" en raison de son sexe, mais en raison de son handicap.
Par ailleurs, la critique indique que l'oncle du personnage est taciturne. Ce qui est totalement faux. Il y a de nombreuses discussions entre lui et le personnage principal tout au long de la BD. On est très loin du cliché du maître en arts martiaux qui ne communique que par grognements et onomatopées.
Ensuite, l'auteure qualifie le langage du personnage comme vulgaire. Là, c'est purement subjectif. Oui, le personnage n'a pas un langage châtié. Et oui, le personnage principal utilise parfois des termes comme "bâtard", "salopard", "connard" ou "blaireau". Et la BD se termine par un "suce moi ça", tout en faisant un doigt d'honneur à l'antagoniste.
Mais l'auteure de la critique a t-elle seulement compris le monde dans lequel évoluent les personnages ? Il s'agit d'un monde cyberpunk où règnent la corruption et la violence, les gangs et autres organisations totalitaires. Il est évident qu'un personnage qui a vécu dans un tel monde, et dont le handicap est un affront pour beaucoup, ne va pas être un modèle de langage soutenu.
Ensuite, s'agissant de la tenue de la protagoniste. Oui, celle-ci porte un mini-short et un débardeur. Parce se trouvait chez elle et a du sortir en urgence pour aller aider un de ses amis qui participait à une manifestation réprimée dans le sang. Elle n'a pas pris le temps de se changer. Elle est d'ailleurs arrêtée puis libérée. Mais alors qu'elle rentrait chez elle avec son oncle, elle ne peut se changer car doit éviter de retourner à son logement (pour des raisons liées au scénario). A aucun moment elle n'a donc la possibilité de se changer. Ce n'est qu'à la fin de la BD, alors qu'elle a pu trouver refuge, qu'elle revêt une tenu pour le combat (qui ne laisse rien apparaître de sa peau, en dehors de son visage). Pour ma part, je suis régulièrement en t-shirt/caleçon lorsque je suis de repos à mon domicile. Donc qu'un personnage soit en débardeur/mini-short, ne me paraît pas incongru.
Il y a effectivement une scène où la protagoniste se réveille dans une cellule. Et dans ce plan, elle est allongée sur le coté, de dos, en train de se réveiller, pour faire face à un agent de police. Un peu comme la scène où Luke vient chercher Leia dans sa cellule dans Star Wars épisode IV. Mais dans une position moins lascive que celle de la princesse rebelle. On voit effectivement la forme de ses fesses. Rien de plus. Les personnages ne sont pas particulièrement sexualisés, contrairement à d'autres séries du même éditeur. La protagoniste a d'ailleurs des formes tout à fait normales, et nullement irréalistes. On ne voit d'ailleurs que ses jambes, sa tête, et un peu de ses épaules. Et on voit sa poitrine à l'occasion d'une scène médicale... Rien de plus.
Enfin, s'agissant des hommes justement. En dehors de 2-3 personnages masculins, les hommes sont presque tous présentés comme des brutes, soit parce qu'il font partie du régime en place, soit parce qu'ils font partie des gangs. Ils sont d'ailleurs présentés pour certains comme particulièrement machos et violents. Les hommes tiennent d'ailleurs le mauvais rôle dans cette BD. On a, en gros, le politicien corrompu qui veut asseoir son emprise sur la ville, et qui dispose pour l'aider d'une force de sécurité privée chargée des sales affaires.
Jim, je t'invite donc à lire la BD (qui au demeurant est intéressante, même si le scénario n'est pas révolutionnaire).
Dans cette BD, on a au contraire une femme forte, qui doit lutter non pas en raison de son sexe mais en raison de son handicap, et pour sauver sa peau et celle de son oncle.
La critique qui en a été faite est donc passée complètement à côté de son sujet.
Je pense sincèrement que son auteure s'est contentée des 15 pages de la preview et n'a pas lu la BD. Ou l'a lue en voulant y trouver un sexisme qui n'y est pourtant pas présent.
Et c'est franchement navrant.
