Il suffit de comparer, par exemple, la représentation de la cuisine des protagonistes (un lieu très important dans le récit), pour voir comment le dessin de Manara a progressivement perdu en qualité et richesse, peut-être à cause des retards dans les travaux (la prépublication de l’histoire dans la revue italienne
Corto Maltese s’est prolongée pendant presque deux ans, entre 1983 et 1985). Manara retrouve un peu d’inspiration dans la scène de l’attaque du village, mais la qualité du début est lointaine.


Pour
El Gaucho, le projet original (avant la mort de Pratt) prévoyait deux parties. La seconde se serait développée comme une chasse au trésor en Patagonie et aurait expliqué, entre autres, le mystérieux titre (il n’y a pas de Gauchos dans la première partie). Bien qu’il n’y ait pas de séquences aussi belles que celle de la plage d'
Un été indien, ce "premier" album est quand même bien dessiné. Toutes les scènes se déroulant sur le bateau-bordel sont très bien représentées, et l’attaque des anglais contre Buenos Aires aussi. Sans parler du prologue dans la
toldería, magnifique.