de sergent latrique » 18/03/2022 22:57
Paradis perdu (1940) A.Gance
Le paradis perdu, c'est à la fois cette belle époque se terminant en 1914, celle plus intime de la relation entre Pierre Leblanc, le peintre et Jeanine Mercier, la modiste, et le titre de la chanson et sans doute pour les spectateurs de l'époque (film tourné en 39 avant la guerre et sorti en décembre 40 pendant l'occupation) la nostalgie d'une vie pas si lointaine et pourtant bien révolue.
Le film s'ouvre sur la rencontre, dans une atmosphère de fête populaire et d'insouciance (le bal du 14 juillet 14 où même les gendarmes sont factices), d'une jeune modiste seule et sage à Paris, travaillant pour un couturier parisien plutôt médiocre et d'un peintre qui en trois coups de ciseaux, pour l'amour de la jeune femme, va relancer la carrière de ce couturier.
L'histoire de ce couple et la chanson Paradis perdu vont servir de fil rouge entre la période pré guerre 14 et l'entre deux guerres. Autour d'eux, les personnages qui gravitent sont emprunts de cette réminiscence des bonheurs passés, cherchant malgré tout à de faire revivre ce bonheur perdu, comme cette princesse russe jouée par Elvire Popesco (notons aussi Robert Le Vigan dans un rôle inhabituel).
Le jeu et le film sont assez datés mais on sent toujours le goût du réalisateur pour des prises de vues originales (contre plongée ou angle oblique).
Dans la deuxième partie du film, des années plus tard, après que Leblanc a enfin retrouvé sa fille qui est devenue une copie conforme de sa mère, les fêtes, le bon temps (sur la côte d'Azur) et la mode
sont de retour mais l'envie n'est plus la même et le mélange des souvenirs avec la réalité du présent apparaitra bien illusoire.
C'est n'est pas le premier film de Micheline Presle mais celui qui va vraiment lancer sa carrière (elle n'a que 17 ans à l'époque) et si ce n'est pas encore la femme épanouie, elle assure déjà bien son rôle de jeune femme charmante.
Ma note 3/6
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