jolan a écrit:Cooltrane a écrit:je suis certain que ce sera un très bel album plein de sensibilité, digne de ce qu'il a fait pour son frère ou sa sexualité, mais franchement, je n'ai pas envie de lire ses expressions les plus intimes, ni en BD, ni en bouquin sans illustrations.
Avec tout le respect que je dois à JL Tripp (et d'autres), je veux dire: faut arrêter avec la BD-selfie et ce "strip-tease" permanent (auto-victimisation?) presque indécent. C'est de l’exhibitionnisme qui reflète la décadence profonde de notre société occidentale.
Je ne comprends pas trop.
Tu considères que se raconter est un signe de la décadence de notre époque ?
Ou de se montrer ?
Parce que se raconter, je pense que c'est vieux comme le monde.
Même si on en a l'impression d'en voir plus ces dernières années, c'est un exercice littéraire aussi vieux que l'écriture elle-même.
Et se montrer, dans une BD de ce genre, ça me semble normal, voire inévitable.
Dans le même genre, perso je procède en caméra subjective, comme dans "Dans ses yeux" de Vivès, mais sinon c'est le lot commun.
Je vois mal comment on peut réaliser un tel récit sans en passer par là.
D'autant que se dessiner, c'est plus se raconter que s'exhiber.
Tu es sans doute comme Thierry Robin, tu as du mal avec les romans autobio-graphiques ?
(Je n'aurais pas cru ça de toi, d'autant que tu dis que ce doit être un "très bel album plein de sensibilité"...)
Je ne pige pas trop
cela fait +/- 24h que j'ai lu ta remarque et je n'ai pas de réponse toute faite , mais j'y pense encore, donc ma réponse sera "imparfaite".
Alors oui, j'ai un souci avec l'auto-bio, qu'elle glorifie ou vilifie l'auteur (Joe Matt ne se grandit pas dans ses "œuvres"), mais c'est de exhibitionnisme narcissique un peu (très) malsain... que tout le monde
(sauf qqes retardataires dont je suis fier d'en être) pratique via les rézozos associos
(je les appellent comme cela depuis quasi les débuts, car dès le départ, j'ai vu les dérives possibles/certaines arriver >> le pire est arrivé). J'en ai rien à foutre que la planète sache que j'ai bouffé le meilleur "bolo" du monde (le mien

), donc je ne sens pas obligé de le faire savoir pour prouver que j'existe ou que j'ai une vie palpitante (faire une marmite de bolo pour en surgeler 85%, c'est pas glorieux non plus).
Alors, oui "se raconter" est une tare du bon "fictionniste", et pourtant ma série préférée, c'est Jonathan , où Cosey se met en en scène dans ses rêves,
mais cela reste de la fiction. Avec les derniers de Tripp, ya un truc qui
me dérange, même si je suis obligé de lui reconnaitre énormément de talents. Je précise que je ne connais quasi rien de lui d'avant Magasin Général. Mieux vaut ne pas connaitre les affres internes et intimes de Voltaire, Dumas (un connard à ce qu'il parait), Simenon (pas mieux) ou même Bussy (ou Debussy) et plein d'autres. Donc ce déshabillage (mise à nu) de JLT est p-ê thérapeutique, mais est-ce intéressant pour autant?
Bref oui, ce narcissisme profond et quasi totalitaire
(on a pas le droit de critiquer qui que ce soit, au risque de se faire traiter au mieux de vieux bougon au pire de facho) est une forme de décadence qui nous affaibli comme société moderne, mais qui court à sa perte à moyenne échéance.
Mais qui n'a pas ses contradictions? Après ce que je viens d'écrire, je me délecte autant de la fiction
![Bravo [:flocon:2]](./images/smilies/flocon2.gif)
d'Amélie Nothomb que de ses bouquins auto-bio narcissiques.

.
Pensée encore en construction.
nexus4 a écrit:Quand je parle de mode c’est tous les Steinkis, Boite à bulle, et tous les mon cancer, ma dialyse, mon azoospermie, mon adoption, ma greffe, mon accouchement, ma sœur... C'est 30 ou 50 par an. Beaucoup plus que de westerns en tout cas, dont il paraît que c'est aussi la mode.
.... et le reste
cela fait dix ans que je parle de diarrhées artistico-intetinales ... Il est loin le temps de Seth, Rabagliatti, Beaulieu Brown et Matt, (etc...) et perso, j'ai un malaise avec pas mal de trucs de cette époque. Je me sens comme un voyeur à l'époque, et je n'en suis pas fier.
tzynn a écrit:Actuellement effectivement hors bds ciblées enfants je trouve qu’il y a une majorité des bds d’auto-thérapie, de documentaires et d’hagiographies. Par contre ce qui est bonne fiction je suis un peu en sous-dose.
Majorité, je sais pas , mais il y a des rayons entiers de ce genre de bouquin, et quand tu y rajoutes les BD documentaires (voyages, etc...), on est certainement pas loin de la majorité des sorties.
Mais c'est vrai que niveau fiction pure on est pas dans la mouise, parce que la surprod fait que les bons scénars sont devenu rares (ou du moins, on a déjà tout vu/lu), et rares (en terme de %-age) sont les trucs qui ressortent du lot ou innovent (on leur demande pas çà, non plus) .
Mais bon, dans tous les"arts" on rencontre ce phénomène de surprod t le pire, c'est que la frénésie du public fait qu'il consomme (con-somme?) à tout va. En musique, c'est encore pire, car le public refuse de payer pour cette consommation. En BD, les Yanzerman sont p-ê plus nombreux qu'on le pense, mais les médiathèques sont légales (et peu utilisées par les clients de "pirates")
Les écoles de BD mettent sur le marché chaque année, qqes centaines de diplômés, alors que si le marché se veut tjs "en pleine expansion" , les ventes ne suivent pas.
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)